Un début de semaine difficile.

Lundi 13 Novembre matin, 6h00 à 10h30

Un grésillement, oui une alarme, dont le son significatif caractérisait son radio-réveil. Un long sifflement aigu voir strident, tel était ce qui avait réveillé Zackary. Ce dernier émergeait d'un profond sommeil dépourvu de toute once de rêve. Enfermé dans les profondeurs de sont inconscient, il avait dormit rarement depuis un certain temps. Abandonnant le silence reposant de sa torpeur, il refaisait surface, comme si son âme, rappelée du néant refaisait réapparaissait au milieu de ce monde bercé de lumière et de chaleur.
Quand ses paupières s'ouvrirent, que sa vue trouble sur le coup s'éclaircit quelque peu et que ses yeux s'accommodèrent enfin à la lumière environnante, le jeune homme pu distinguer clairement le lieu dans lequel elle se trouvait. Il ne s'agissait là que de sa chambre à coucher. Les parois étaient recouvertes de papier peint, surplombé de quelques rares décorations. Quelques livres éparpillés de si et de là dans la chambre, montraient à quel point Zack était quelqu'un d'ordonnée. L'unique étagère présente dégageaient une impression de solitude et le minuscule meuble qui faisait office de bureau faisait peine à voir.
Se remémorant les derniers souvenirs présent dans son esprit, il s'était redressé et était à présent assis sur le coté du lit. Ses draps de soie d'un blanc immaculé gisaient anarchiquement au centre de sa couche, et sa couverture de lin, tintée d'une couleur rouge sang, pendait de l'autre côté, à moitié étalée sur le plancher. Le regard dans le vide, s'immergeant dans ses songes afin d'y remettre de l'ordre, Zack scrutait du regard la pièce tout en ne fixant rien en particulier. Les sujets importants commençaient à lui revenir, il avait passé le weekend à boire, corriger ses copies et préparer ses cours.
Zackary s'était alors mis debout et cherchait à présent ses vêtements, ces derniers étaient posés sur une chaise à proximité. Ainsi il mit ses lunettes, enfilait sa chemise blanche, nouait sa cravate et enfilait son pantalon tout en cherchant ses chaussettes.
Une fois ceci chose faite, Zack était encore une fois immobile, assit de nouveau, mais cette fois, sur la chaise où quelques secondes auparavant ce trouvaient ses affaires. Encore et toujours en proie à un monologue intérieur, en proie à un éternel questionnement. Il jeta un coup d'œil à son réveil, il affichait 6h24. Pour un Lundi matin, Zackary avait réussi à se mettre debout plutôt rapidement.
Il quitta sa chambre pour se diriger dans la pièce suivante, son salon-cuisine et se préparer son petit déjeuné. Il ne donnait son premier cour de la semaine qu'à 10h30, mais il avait prévu de venir un peu plus tôt pour terminer son travail en retard. Tout en faisant couler le café, il alluma son poste de télévision sur la chaine des informations locales. Après un verre à liqueur de cognac pour agrémenter sa boisson du matin, Zack attrapa la télécommande pour augmenter le volume. Le présentateur, dans son habituel costume vert foncé, annonçait la météo du jour.

-En se Lundi 13 Novembre, la journée s'annonce plutôt belle. Du soleil sur toute la ville, quelques nuages par moment mais rien ne pourrait nous gâcher cette magnifique journée qui commence.

Sur ce dernier mot, Zack coupa court à la télévision. Sa montre annonçait 6h42, si il voulait avoir le temps de faire tout se qu'il avait prévu, il ne fallait pas qu'il tarde. Il se passa un gant sur le visage et brossa ses cheveux histoire de leur donner une forme. Il noua un élastique pour se faire une queue de cheval et termina en se lavant les dents. Il rassembla rapidement toutes ses cours et copies dans sa sacoche et quitta son petit T2 à 6h57.
A cette heure, les rues étaient déjà bien animées. Avec la circulation qu'il y avait, notre jeune professeur mit une bonne demi-heure à atteindre le Lycée Sakura avec voiture, et arriva aux environ de 7h40. Les élèves n'étaient pas encore là, mais la plupart de ses collègues si.
Étant professeur de physique-chimie, Zackary avait l'avantage d'avoir sa propre salle de cours. Il s'installa à son bureau et continua sa correction. Il avait un peu moins de trois heures pour tout terminer. S'il n'avait accumulé tout se travail, il aurait pu rester au lit plus longtemps.
Au bout de deux bonnes heures, Zack avait pratiquement tout terminé. Il alluma la petite radio qui se trouvait sur son bureau et se dirigea vers l'une des fenêtres, qu'il ouvrit en grand. De sa poche il sortit un paquet de cigarette et un briquet. Fumer dans l'établissement était interdit par le règlement, mais après tout, Zack était dans sa salle et se qui n'était pas vu ne pouvait lui faire de tort. Savourant chaque bouffées, il tendit l'oreille vers son poste de radio.

-...*script*...Information locale de dernière minute, des étranges meurtres auraient eu lieu dans les rues de Tokyo, la police affirme que ça serait l'œuvre de cannibales ou de bêtes féroces. Faites attention quand vous sortez de chez vous...*script*...Retrouvons maintenant Miko et le jeu de la...

Zackary éteignit sa radio violemment. Ce genre de choses avait le don de l'énerver. Il écrasa son mégot et le jeta dans son cendrier de poche. Il lui restait encore quelques bonnes dizaines de minutes avant le début de son cours, encore un peu de répit.

Lundi 13 Novembre fin de matinée, 10h30 à 11h15

Zackary fut brusquement tiré de sa somnolence par la sonnerie du lycée. Un habituel tintement qui annonçait le début et la fin de chaque cour. Il était 10h30 et ses élèves allaient bientôt faire leur entré dans sa salle. Il se leva resserra sa cravate et se plaça au milieu de l'estrade, face à sa salle de classe vide et le dos bien droit. En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, la salle de physique-chimie se replie peu à peu, faisait rapidement disparaître le silence apaisant par un brouhaha des plus énervant. Lorsque le dernier de ses élèves fit son entré, il referma la porte et alla rapidement rejoindre sa table. D'un rapide coup d'œil, Zack ne semblait pas avoir d'absents aujourd'hui. Malheureusement pour lui, la coutume du lycée voulait qu'il fasse l'appel.
D'un pas lent, il se dirigea vers son bureau et y prit place. Il ouvrit violemment l'un des cahiers se trouvant face à lui ce qui eu pour effet de marquer une pause dans les discutions de ses élèves. Sans ciller, Zackary commença son travail.

-Akashito ?

-Présent.

-Ameiko ?

-Présente.

[...Je vais pas faire ça pour chaque élève...]

-Yashituri ?

-Il est malade monsieur.

-Bien...Et Zanashi ?

-Présente.

Au final, il n'y avait qu'un seul élève qui manquait à l'appel. Il était rare les fois où Zack avait une classe presque complète. Aujourd'hui il allait enfin pouvoir mettre en pratique une expérience qu'il avait préparé depuis longtemps : Arriver à casser un élastique sans effort. Rien de bien compliqué, avec de l'azote liquide, tout caoutchouc devient aussi cassant que du verre. Zack referma son cahier, le poussa de quelques centimètres et croisa les bras. Après avoir prit un profonde inspiration, il expliqua.

-Aujourd'hui, j'avais prévu de vous faire une petite interrogation sur le cours de la semaine dernière...Mais comme je suis en beau jour, je vais plutôt vous faire expérimenter une réaction...Amusante.

Zack s'éclipsa rapidement dans sa réserve et revint avec un carton rempli de becher. En l'espace de quelques secondes, le brouhaha avait reprit place et quelques élèves étaient accolés aux fenêtres. Que pouvait-il se passer de si intéressant dehors pour perturber à se point son cour. Strict, Zackary dit.

-Silence ! Retournez à vos place !

-Mais Sensei...Il se passe quelque chose de bizarre à l'entrée...

Zack posa son carton sur la première table et s'approcha de la fenêtre. Pris de stupeur, il fut paralysé quelques secondes sur place. A une cinquantaine de mètres et deux niveaux plus bas, aux grilles du lycée se produisait quelque chose d'abominable. Un groupe de personnes plus ou moins étranges s'était formé à l'entrée et la plupart d'entre eux étaient en rixe avec la concierge. De loin ça ressemblait à de la violence gratuite, mais en y faisant un peu plus attention, la concierge était entrain de se faire dévorer. Sans pouvoir vraiment se défendre, la concierge disparut rapidement dans une mare de sang. Zack se retourna rapidement vers sa classe et dit tout en essayant de garder son calme.

-Ne paniquez pas...Restez là...Tout se passera...

-Je demande toute votre attention. Eleve comme professeurs, vous êtes priez de quitter l'établissement et de rejoindre le calme le point de rassemblement de sécurité le plus proche. Ce n'est pas un exercice, mais ne paniquez pas...Mais que...Non...Aaaaaaah...*Shhhhcript*

Mais il fut rapidement coupé par un message du haut-parleur. Zackary avait beau parler, la panique avait déjà gagné tous ses élèves. Ils couraient dans tout les sens, cherchant désespérément la sortie de la salle. Zack n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'ils avaient déjà tous disparus dans les couloirs.
Il jeta un nouveau un œil vers la fenêtre. En l'espace de quelques minutes, le lycée pourtant si calme était devenu un véritable enfer. Presque frénétiquement, Zackary plongea l'une de ses mains dans la poche de sa veste pour y sortir son paquet de cigarette et son briquet. Avec l'alcool, c'était vraiment le seul vice qui lui faisait garder les pieds sur terre et l'empêchait de paniquer. Il en alluma une et inspira profondément la fumée avant de l'expirer.
Zackary n'était pas un bon professeur. Il n'avait même pas su garder sa classe en sécurité. La vue du mort lui avait fait perdre tout ses moyens pendant plusieurs minutes. Si il voulait s'en sortir vivant, il lui faudrait beaucoup plus de mental. Où pouvait-elle bien se trouver en se moment ? Avait-elle rejoint le point de rassemblement ? Beaucoup de questions, mais aucune réponse. Pour l'instant son seul objectif était de rejoindre le point de sécurité du lycée. Il retourna à son bureau pour reprendre son manteau et ses quelques affaires. Quand tout à coup, une personne si on peut le dire ainsi fit son entrée. Zack releva brusquement la tête et observa avec horreur l'un de ses élèves. Akashito, le premier élève de la liste ne ressemblait plus du tout à ce qu'il avait été une dizaine de minutes plus tôt.
La lèvre inférieure arraché et un morceau de muscle manquant à sa jambe gauche, Akashito avançait étrangement en direction du jeune professeur. On remarquait de multiples blessures de toutes parts de son corps ainsi qu'un fracture à son bras droit. Un être humain ne pourrait se mouvoir aussi facilement avec toutes ces blessures...N'emporte quel être vivant même. Derrière son bureau, la cigarette toujours en bouche, Zackary lui lança.

-Akashito...C'est toi ? Où est le reste de la classe ? Comment t'es-tu fais ça ? Que vous est-il arrivé ?

Zackary n'eut comme réponse qu'un souffle haletant de douleur. Il ne le savait pas, mais son élève était mort depuis longtemps. Le regard dans le vide, Akashito avançait toujours en direction de Zack, guidé par une seule chose : la faim. Le jeune professeur menaça l'élève d'approcher, mais il n'y avait rien à faire, il était comme sourd. Cherchant quelque chose pour freiner son avancée, il baissa les yeux sur le bocal d'azote liquide qui se trouvait sur son bureau. D'un main, avec un chiffon pour ne pas se blesser, il attrapa le bocal et le jeta en direction de l'élève. Zack inspira une bouffé de fumée et de sa main libre il enleva sa cigarette pour expiré. Jetant un dernier regard à son élève, il lui dit.

-Désolé...

Comme une explosion sans bruit, l'azote liquide se répandit accompagnée d'un nuage blanc sur Akashito, bloquant ses mouvements et le gelant sur place. L'élève ressemblait maintenant à une statue de glace. Zackary secoua sa main froide pour refaire circuler le sang. Il se dirigea vers la porte de sa classe et la ferma. Le monde n'était maintenant plus se qu'il avait été. Si il voulait avoir une place pour le nouveau, il allait devoir se battre pour l'obtenir. Il avait dans son laboratoire et même dans le lycée tout ce qu'il lui fallait pour préparer sa propre défense : A lui de tout mettre en œuvre.

» Absent une semaine et une autre enore